La méthode KonMari (ou le pouvoir étonnant du rangement)

J’étais en train de parcourir pinterest dans le salon bien pénarde et j’ai réalisé que c’est vraiment moins intéressant qu’avant. Avant quoi ? Avant ma conversion à la méthode KonMari. J’utilise volontairement le mot conversion, car la lecture du pouvoir étonnant du rangement de Marie Kondo a vraiment changé ma vie.

Marie Kondo est une Japonaise et je crois personnellement qu’elle n’aurait pas été aussi célèbre si elle n’avait pas vécu particulièrement dans le contexte japonais. D’abord, il faut savoir que les appartements en Asie sont généralement beaucoup plus petits que ceux qu’on retrouve en Amérique ou en Europe. Ensuite, il faut aussi savoir que les Japonais consomment énormément. Le marché de consommation intérieur est tout simplement fou. Quand mon mari et moi sommes allés au Japon en 2015, nous avons été frappés par la publicité et leur méthode de distribution des produits. Il y règne un nuage stagnant d’impulsivité parce que beaucoup de produits sont en quantité ou en édition limitée et donc, si on n’achète pas maintenant, on a manqué notre chance. Aussi, la publicité qui s’adresse aux enfants n’est pas règlementée comme ici ce qui complique les choses pour les parents puisque leur rejeton est hyper sollicité et demande constamment. En plus, je trouve que le marketing et le design sont plus prononcés qu’ici, ce qui donne vraiment envie d’acheter. Comme cet exacto très kawaii (mignon).

Exacto kawai Japon - Icitte.QuebecAlors si les Japonais achètent énormément et qu’ils ont de tout petits logements, comment font-ils pour ranger le tout ? Ils vivent de manière encombrée. J’ai longtemps pensé que ce n’était qu’une question d’organisation, mais KonMari m’a fait changer d’idée. C’est pour cette raison que pinterest ne m’intéresse plus autant, car il s’agit souvent de «storage» et non pas du vrai ménage et de la vraie organisation. Ce qu’on retrouve dans les magazines ou sur internet ne corrige pas le problème, parce que le vrai bobo, c’est qu’on a beaucoup trop de choses.

Comme j’ai déménagé 2 fois depuis 3 ans, je considère que j’ai fait pas mal de ménage. Je suis loin de ressembler au sous-sol et aux bureaux de la maison parentale qui croulent sous les cossins.

 

 

Marie Kondo - Icitte.QuebecUne de mes collègues m’avait prêté le livre de Marie Kondo et, bien que j’ai trouvé l’auteure un peu étrange au début, j’ai poussé quelques pages plus loin et ç’a vraiment valu la peine. C’est sûr que d’aborder la joie qu’apportent les objets et de flatter nos chandails avant de les plier peut sembler étrange de prime abord, mais ce n’est pas si fou que ça au bout du compte.

Se départir par catégorie

Tout d’abord, juste pour être claire, quand je dis «départir» je veux dire «donner à des organismes communautaires». Revenons à KonMari. J’adore sa technique de faire le ménage par catégorie. Il faut absolument éviter de faire pièce par pièce puisqu’il nous est impossible de saisir toute l’ampleur de ce que nous possédons. Par exemple, si on veut faire le ménage de nos vêtements, il faut TOUS les mettre au même endroit (ex : dans le salon sur le plancher). Linge d’été, d’hiver, souliers et ceinture, chapeau, mitaines, linge mou ou chic, manteaux, sous-vêtements, etc. Il faut TOUT mettre. Il faut scruter chaque pièce et chaque garde-robe à la recherche d’un quelconque vêtement oublié. Une fois en un même lieu on se rend compte qu’on en a en maudit du linge. Également, ça nous force à finir de ranger parce qu’on ne peut pas laisser tout ça trainer au beau milieu d’une pièce. Quand on a passé à travers la vaisselle, j’ai compté que nous avions une cinquantaine de verres, mais on est juste deux dans la maison. Des verres de vin, à bière, à martini, en plastique, etc. C’est n’importe quoi !

Visualiser (comme des sportifs, mais de ménage)

Marie Kondo souligne l’importance de visualiser dans quel genre d’environnement on souhaite être et de pousser la réflexion. Par exemple, je voulais redécorer shabby chic lumineux. Pourquoi ? Parce que je trouve ça plus vivant qu’ultramoderne. Pourquoi vouloir une maison vivante ? Parce que je ne veux pas dénaturer la maison puisque nous avons des rosettes au plafond et un mur de brique et je trouve que le côté ancien de l’appart fait partie de la beauté de vivre à Montréal. Parce que j’aime le floral et que le blanc et le bois clair m’apaisent quand je sirote mon thé. Je visualise des plantes qui purifieraient l’environnement. J’aime que ce soit chaleureux parce que je trouve que c’est accessible pour tous et je veux qu’on se sente à l’aise chez moi. Et surtout, j’essaye d’amener un peu de la campagne en ville – comme beaucoup d’entre nous, je suis toujours tiraillée entre les deux.

Se déculpabiliser et inspiration de joie

Mon gros gros problème réside dans le fait que je suis une sentimentale et que je garde beaucoup de souvenirs ou de cadeaux qu’on m’a donnés simplement parce que j’aime les personnes et non parce que j’aime le cadeau. Bien franchement, je suis super difficile et si je veux quelque chose, je me l’achète. Alors, je me retrouve avec pleins de trucs un peu inutiles ou que je n’aime pas tant que ça. Comme KonMari le dit : un cadeau est fait pour être donné et être reçu, un point c’est tout. C’est correct de s’en débarrasser si on n’en veut pas et surtout, ça ne sert à rien de s’imposer la vue d’objet qui nous culpabilise. Ce que je veux dire c’est que par exemple j’ai reçu un article qui est efficace et dont j’avais besoin, mais à toutes les fois que je l’utilise, je me souviens que ce n’était pas exactement celui-ci dont j’avais envie, mais telle autre marque. Comme on le voit ici, je ne suis pas emballée par cet objet, il ne m’apporte pas de joie, mais de la déception si petite soit-elle. L’idée n’est pas de tout jeter dans la maison et de tout racheter ce qui est un non-sens de surconsommation, mais de réfléchir à ce que nous apportent les objets. Il y a des objets qui me laissent neutre (par exemple, mon très laid ouvre-boîte), mais je ne vais pas le changer pour autant. Mais vous pouvez être sûrs que la belle robe bleue qui ne me va pas si bien finalement et que je mets une fois de temps en temps parce que je me sens mal de l’avoir acheté va prendre le bord, parce que je ne suis pas confo dedans. Il faut se rendre à l’évidence et se déculpabiliser d’avoir fait un mauvais achat !

Du ménage dans sa tête

Une fois 10 sacs de vêtements, 3 boîtes de vaisselle et 6 boîtes de livres partis pour Renaissance, je n’avais pas l’impression que mes armoires étaient vides pour autant. En fait, je me demandais vraiment comme le tout pouvait faire pour rentrer avant. C’était totalement encombré, voilà tout. Je ne voyais pas la moitié des choses qui se trouvaient dans mes placards parce que c’était jam-packed. Sans avoir l’air vide, la maison est visiblement moins encombrée et ça fait vraiment du bien. Quand tout est rangé et que plus rien ne semble être une montagne, on dirait qu’on peut vraiment passer à autre chose et enfin faire ce qu’on mettait toujours de côté. On oublie trop souvent les choses qui trainent quand on les néglige. Peut-être y fait-on abstraction au quotidien, mais notre subconscient reste affecté et le malaise causé par notre environnement, affecte notre humeur.

Avant-Après méthode Konmari - Icitte.Quebec

Il ne faut pas sous-estimer le ménage et l’organisation. Comme faire la cuisine, c’est une tâche qui s’apprend et qui ne se veut pas nécessairement une corvée. Je trouve que cette philosophie va de pair avec les mouvements de consommation responsable. On parle de bien identifier nos besoins, de réfléchir à l’achat, mais je crois aussi qu’il est important de prendre le temps de se demander ce que nous amènerait tel achat et les raisons qui derrière qui motivent notre envie d’acheter. Il faut savoir où ira cet objet dans la maison, de visualiser sa place et son utilité. Toutefois, il s’agit là de la seconde étape, parce que la première consiste à s’autoanalyser. C’est bien beau vouloir consommer en se responsabilisant, mais entre dire et faire quelque chose il y a une marge. La méthode KonMari nous force à nous regarder nous-mêmes dans le miroir et de poser un regard plus juste sur nos choix et nos habitudes de vie. Bonne lecture !

 

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